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We are living ...
16 octobre 2010

Mon visage est une page qu'on n'arrache pas

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C'est malin tiens, de passer la soirée à écouter un groupe que je viens de louper en concert le soir même, faute de gens pour m'accompagner et d'endroit pour dormir.

Hier je me rends à la gare pour prendre le train pour rentrer chez moi, j'avais vérifié sur internet que mon train depuis Marseille roulait. Ce que je n'ai pas prévu c'est que les trains pour aller à Marseille soient eux tous en grève. Remplacés par des cars. Le prochain car est dans un heure. Bon, soit. Je m'assieds par terre à côté de l'arrêt et j'attends. When the music's over dans les oreilles. Je sais que je vais rater mon train à Marseille mais je me dis que je n'aurai qu'à prendre le suivant. J'attends une heure. Le car arrive, tout le monde se lève pour monter dedans. Au même moment je reçois un coup de téléphone: inutile de prendre le train pour Marseille, une fois là-bas plus aucun ne part pour chez moi, j'ai loupé le seul qui circulait. Alors au moment où tout le monde monte dans le car, je les dépasse, et je rentre à la maison.

Tout ça pour dire que je ne me suis pas sentie "prise en otage", que je n'ai pas pesté contre ces putains de grévistes qui sont toujours en grève, ni contre les français qui ne sont jamais contents et qui se plaignent toujours. Je ne me suis même pas dis "oui bon je suis solidaire mais là vraiment ça me fait chier". 

Comme quoi c'est possible, de ne pas être trop égoïste, de ne pas toujours chercher un coupable. Oui j'étais vraiment embêtée de ne pas pouvoir rentrer chez moi, non je ne suis pas particulièrement engagée dans la lutte contre la réforme des retraites (je n'ai participé à aucune manifestation ni pris position dans aucun débat). Mais je refuse complètement de juger, critiquer, et même râler contre des travailleurs que je ne connais pas, qui s'engagent pour des raisons diverses dans un combat qu'ils croient justes (et que je sois d'accord ou non), qui décident de perdre des jours de salaires parce qu'ils estiment que ça en vaut la peine, tout ça parce que mon petit confort a été, à un moment donné, perturbé. Qu'est ce qui pèse plus dans la balance ? Les convictions profondes d'un homme qui décide de défendre ce en quoi il croit, ou mon grand désir de prendre un train un vendredi à 13h11 ? 

Et je ne cherche pas du tout ici à donner un avis sur ce mouvement social, je veux juste parler de ces petits égoïsmes quotidiens, un peu du même style de ceux qui se manifestent quand un train est arrêté à cause d'un suicide. 

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